Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
La plume cabotine
12 avril 2011

Dinde et préjugés

Dinde et préjugés

 

 

« De la dinde congelée... Un patron... un couple vénal... un meurtre... un robinet... un inspecteur... du sel marin... un tueur à gages... une dinde cuite... et des préjugés... »

 

Guillaume Talavera (concepteur de l’affiche)

 

 

Mot du metteur en scène

 

 

Nous avons choisi de nous lancer dans la mise en scène de cette pièce tout d’abord pour montrer que la jeunesse n’est pas totalement désintéressée de cet art. En effet, une des raisons qui nous a fait choisir cette pièce est qu’elle a été écrite l’année dernière par un membre « La Plume de Diderot », exprès pour qu’elle soit jouée par cette troupe. Si elle a été écrite, de ce fait, dans une optique de mise en scène, ce n’est pas pour autant qu’elle en facilite la réalisation. En effet, si Dinde et préjugés est un huis-clos dans lequel il n’y a pas de changement de décor ni énormément d’entrées et de sorties, la difficulté de mise en scène réside en ce qu’il s’agit d’une scène de repas dans laquelle aucune réplique n’est laissée au hasard. En effet, les répliques renvoyant directement à des moments du repas peuvent apparaître comme des ovnis et ainsi si la synchronisation entre ces répliques et la disposition des mets sur scène n’est pas effectuée, il est difficile pour les acteurs d’improviser. Cela suggère donc une mise en scène minutieuse dans laquelle rien ne doit être non plus laissé au hasard car il doit y avoir une parfaite synchronisation entre les paroles et les déplacements des acteurs. De plus, une autre des préoccupations qui réside dans une scène de repas est de réussir à ne pas rendre les personnages complètement statiques et à ne pas endormir le spectateur. En même temps, comment rendre la scène vivante sans pour autant utiliser des artifices et des déplacements superficiels ?

Au-delà de cela, il s’agit de jouer sur les tonalités avec deux personnages principaux qui, tout en étant cohérents dans leur évolution, peuvent jouer sur les émotions l’un de l’autre et donner l’impression de changer subitement de personnalité. Un humour noir y est développé qui met le spectateur fasse à une contradiction : faut-il rire ou pleurer face à la mort, aussi ridicule peut-elle apparaître ? Peut-on délibérément rire de la mort ? C’est, enfin, cet aspect de thriller sur fond de tragicomédie qui joue sur plusieurs tonalités (le rire, l’humour noir, le thriller, le tragique, la vie du quotidien) qui nous a définitivement fait opter pour Dinde et préjugés.

 

Johanna Dilolo (metteur en scène)

Publicité
Publicité
Commentaires
Publicité